Les scientifiques se trompent aussi !

Au dernier Salon du Livre, nous avons eu l'opportunité d'écouter une conférence de Jean Audouze, qui a traduit et préfacé l'ouvrage de Mario Livio, Fabuleuses erreurs, De Darwin à Einstein.

Il nous a bien donné envie de lire le livre ! Il y est question de :

• Darwin, qui a parlé de dilution dans les gênes : pour lui, si un chat noir se reproduit avec des chats blancs, la dilution explique que les chatons sont de moins en moins noirs. C'est Mendel qui a parlé de caractère récessif ;
• Kelvin, qui a voulu déterminer l'âge de la Terre en fonction du délai de refroidissement des différentes couches et l'a évalué à 100 millions d'années (Rutherford est arrivé à 4,5 milliards d'années grâce à la radioactivité) ;
• Linus Pauling qui, après avoir découvert la structure en hélice alpha des molécules de protéines, a voulu faire le parallèle avec l'ADN (Watson et Crick ont travaillé sur les photographies de Rosalind Franklin) ;
• Fred Hoyle, qui a nié le Big Bang toute sa vie et à qui l'on doit d'ailleurs le terme qui avait été choisi pour ridiculiser le concept ! Pour lui, il y avait dans l'Univers une création continue de matière infinitésimale et était stationnaire, alors que Martin Ryle a détecté un début pour l'Univers ;
• Einstein, qui a inventé une constante cosmologique pour justifier l'Univers statique (Hubble va expliquer l'expansion de l'Univers et l'on découvrira plus tard que l'expansion s'accélère), à laquelle on revient finalement !

Au-delà du fait qu'il est tout à fait encourageant pour chacun de voir que même de grands scientifiques peuvent partir sur une mauvaise piste à l'occasion, il était intéressant de réfléchir au fait que ces erreurs scientifiques ont de toute façon fait avancer la science et que finalement, la recherche c'est bien ce tâtonnement pour avancer, et pas juste les grandes découvertes.