Quand l'instruction devient souffrance
Dans le roman Le philosophe qui n'était pas sage, Laurent Gounelle raconte comment Sandro, professeur de philosophie, part dans la jungle pour venger la mort de sa femme dont il ne se remet pas. Il engage alors des mercenaires pour détruire peu à peu la tribu à laquelle il en veut, en les faisant souffrir et en les coupant du bonheur qu'ils affichent lors de son arrivée. Et pour cela, il s'en prend notamment aux enfants, jusque-là libres de profiter de leur vie et à qui il impose l'école. Voici une citation (page 136 de ma version numérique) :
"- D'ailleurs, à ce propos, on va bien sûr leur interdire de parler en classe, tout comme on va leur interdire de bouger. Ils seront obligés de rester assis, immobiles, sans communiquer. Ils resteront là, à recevoir des informations mentales à longueur de journée. Interdit d'échanger, d'éclater de rire, de pleurer. On va leur bourrer le crâne de trucs à apprendre par coeur sans se poser de questions.
- A mon avis, ça marchera pas, ils vont se rebeller, les gamins.
- T'en fais pas. On fera croire à tout le monde que c'est bon pour eux. Les mômes seront bien obligés de suivre.
- Oh la la...
- On va aussi les garder pour le repas de midi et les obliger à manger à toute allure.
- Manger à toute allure ? Ben, pourquoi ?
- Il ne faut pas leur laisser le temps de savourer chaque bouchée, ressentir un bien-être, puis l'arrivée de la satiété. Il faut les couper de leur corps, que manger devienne une activité qu'ils pratiquent à toute vitesse sans rien ressentir.
- C'est chaud, ton truc.
- Ouais. Très chaud. Et on va encore pousser le bouchon un peu plus loin.
- Arrête...
- On va sabrer complètement leur confiance en soi : en classe, on va s'arranger pour jamais les valoriser, mais au contraire pointer du doigt la moindre erreur, la moindre petite faute... A longueur de journée."
Cela vous rappellerait-il un système scolaire existant ?...