Mes enfants ne sont jamais allés à l'école. C'est la cinquième année que nous déclarons l'instruction en famille. Et j'ai l'impression qu'il y a une évolution dans le regard du grand public...
Quand mon aîné était petit, nous avions souvent des questions sur pourquoi il n'était pas à l'école, si la maîtresse était malade, etc. Ces questions émanaient de personnes inconnues, comme notre voisine sous l'abri de bus, la caissière de la supérette, la mamie sur le banc du parc, etc. Et comme mon grand adorait expliquer aux gens que l'école n'était pas obligatoire, j'ai souvent eu droit à des remarques de ces inconnus qui ignoraient que l'IEF était possible et, généralement, voulaient s'assurer que tout cela était bien encadré...
Petit à petit, j'ai rencontré moins de gens qui ignoraient que l'IEF était possible. Avec parfois la remarque : "Ah oui, c'est vrai, ça existe, je l'ai vu à la télé !" Merci la télé, de prouver que notre mode de vie est bien réel, même si les émissions étaient souvent médiocres ! Il restait quand même des inquiétudes du genre : "Mais tu as des copains ?", "Mais ça te plait de travailler toute la journée avec ta mère ?" (euh, comme dire, ce n'est pas vraiment ça !).
Dernièrement, les remarques de personnes inconnues ou quasiment sont très souvent : "Tu en as de la chance !" directement à l'enfant ou bien "Bravo, c'est formidable ce que vous faites !" pour moi. Je ne sais pas si je reçois assez de remarques pour en tirer des statistiques, mais j'ai quand même très souvent des réactions enthousiastes et c'est nouveau !
Dernièrement, deux occasions se sont présentées dans la même journée. Dans une salle d'attente, une personne me demande si elle peut savoir comment j'ai fait pour faire comprendre un point de maths à mon plus jeune, qui avait emmené son cahier pour ne pas s'ennuyer. Je me retrouve donc à expliquer à une inconnue que je ne fais rien pour faire comprendre les choses à mon fils, que c'est lui qui est avide de les découvrir et que mon rôle est assez mineur (généralement, porter le cahier !). Donc, on en vient à parler de l'IEF. La femme, plus âgée que moi, me félicite et me dit que, a posteriori, cela aurait été pour elle un rêve de faire l'IEF, même si c'est trop tard pour ses enfants. Elle trouvait qu'il n'y avait pas mieux pour coller aux besoins de chaque enfant et les protéger de certaines violences inhérentes au système scolaire. Elle était tellement enthousiaste qu'elle s'est montrée déçue que ce soit son tour d'aller chez le médecin, ce qui a interrompu la conversation !
Dans la même soirée, je me retrouve à mentionner l'IEF à une maman croisée occasionnellement mais que je ne connais en fait qu'à peine. Et à nouveau les félicitations, le regret de ne pas pouvoir le faire elle-même, et la conviction que c'est ce qu'il y a de mieux.

Est-ce que les temps changeraient ? Est-ce que les retours que j'ai sont une simple coincidence ou est-ce que l'opinion du grand public a évolué à ce point, de l'ignorance à au regard admiratif ?
Dans l'ensemble beaucoup plus positif oui, et beaucoup moins d'explications à donner pour nous (sauf quand les gens veulent savoir cmment ça se passe concrètement, là c'est coton ! lol ! le unschooling, ouh la la !). Pour autant, j'ai encore croisé il y a peu quelqu'un de très opposée à l'IEF (qui savait déjà comment ça se passe, etc., alors qu'au début de la conversation elle disait ignorer que c'était légal ! no comment), et j'ai eu dès le début de notre IEF (en 2007) des réactions très enthousiastes. Il restera toujours des irréductibles...